Fatigue chronique : l’aromathérapie pour retrouver le tonus

La fatigue est un motif fréquent de consultation médicale. Passagère ou chronique, physique ou psychique, réactionnelle ou physiologique, anodine ou bien au contraire témoin d’une pathologie grave, il n’est pas toujours simple d’identifier ce qui l’alimente et de trouver des solutions respectueuses et efficaces. Dans les contextes les plus bénins, l’aromathérapie et les huiles essentielles utilisées quotidiennement aident l’organisme à se relever. Comment opèrent-elles et comment les utiliser pour en tirer le meilleur parti ?

La fatigue est le signe d’un lâcher prise de l’organisme. Lorsque le sommeil ne parvient pas à ramener l’énergie, cet épuisement est le témoin d’un déséquilibre profond de l’organisme et peut être synonyme de conséquences dramatiques pour l’état de santé.

Il est important de prendre en compte ce signal d’alarme et de relancer rapidement la vitalité. La fatigue n’est qu’une réaction secondaire à une lutte interne qui existe sur un plan hormonal, immunitaire ou bien métabolique, suite à une carence en hormones, en vitamines ou en minéraux.

Efforts physiques intenses et répétitifs, maladies, infections et douleurs chroniques, période de convalescence ou bien pression psychique, course après le temps ou l’argent, surmenage intellectuel, choc émotionnel et stress, déséquilibre thyroïdien, andropause et ménopause… : autant de circonstances qui puisent dans les réserves, favorables à l’installation de la fatigue.

Un élément crucial est cependant en dénominateur commun et s’ajoute à tous les précédents : l’alimentation.

Dans nos sociétés industrielles, elle est bien souvent dévitalisée, dévitalisante et carencée en certains éléments déterminants pour le tonus : les acides gras essentiels type Omega 3, les antioxydants type flavonoïdes et/ou caroténoïdes, le sélénium, le chrome, les vitamines C, B9, B12, D, le magnésium et le fer.

Un changement d’alimentation doit se baser sur la consommation de fruits et de légumes crus et frais, de protéines d’origine biologique (viandes, poissons gras, légumineuses), de lipides nobles issus des graines de lin moulues, des oléagineux comme les noix, noix cajou, noix du brésil ou amandes, associée à l’éviction totale des produits laitiers, des aliments sucrés et des céréales blanches raffinées (remplacées si besoin par des céréales complètes).

Il amène en l’espace de 3 à 4 semaines un regain de vitalité, une augmentation des aptitudes physiques et psychiques, une relance du métabolisme c’est-à-dire une perte de poids (pour les sujets en surpoids), une épuration intestinale et une meilleure irrigation et élimination des fluides.

Il entraîne également un rééquilibrage hormonal global sur la thyroïde, les surrénales et le pancréas. Ces mesures d’hygiène alimentaire sont favorables à tout individu sans aucune contre-indication, comme les diabétiques, les asthmatiques, les sujets en surpoids, en surmenage, en dépression et en cas de pathologies chroniques ou pendant les périodes de convalescence.

La fatigue : Un symptôme banal, un mal profond

Au-delà des carences nutritionelles, sous le regard de la médecine traditionnelle chinoise, ce sont les reins qui ont en charge le tonus global de l’organisme.

Avec l’âge, d’une manière inexorable, les « reins s’épuisent », les personnes âgées sont plus vite fatigables, et ont moins de vitalité.

Durant l’existence, les états de fatigue signifient que le niveau global d’énergie dans le rein atteint un seuil d’alerte et que le corps fonctionne en « surrégime ».

L’organisme est alors en train de grignoter son capital santé. Par ailleurs, comme les différentes énergies qui alimentent les organes se nourrissent et se contrôlent entre elles, si le rein est en vide énergétique trop longtemps, ce sera rapidement le foie et les muscles (« nourris par les reins »), responsables du mouvement et de la réactivité, qui perdront leur équilibre.

D’un point de vue énergétique, il s’avère que les huiles essentielles qui rechargent le rein sont aussi actives sur les glandes surrénales. Elles les régulent et soutiennent la synthèse de cortisol, une hormone tonifiante qui donne vitalité et réactivité.

La nature est étonnante par son anticipation, car bon nombre de fatigues rebelles sont typiquement le reflet d’une carence en cortisol.

En témoignent la fatigue de fin de journée (car le pic de cortisol a lieu le matin à 8h et son taux diminue au fil de la journée), l’épuisement nerveux lié au stress, au surmenage mais aussi les contextes d’algies chroniques (fibromyalgie, maladies inflammatoires), les fatigues liées à l’âge pendant la ménopause ou l’andropause, les fatigues suite à une lutte immunitaire (grippe, mononucléose, infections respiratoires chroniques, hépatites…).

La thyroïde est elle aussi parfois impliquée dans certaines fatigues comme celles qui s’observent le matin au réveil ou paradoxalement au repos. Et comme l’équilibre thyroïdien est en étroite relation avec l’équilibre surrénalien, la relève surrénalienne est aussi nécessaire au préalable avant toute intention sur la thyroïde.

Le coup de booster par les huiles essentielles

Les huiles essentielles et l’aromathérapie aident à rapidement revitaliser l’ensemble de l’organisme. Elles ramènent en quelques semaines une sensation profonde et solide de vitalité et redonnent énergie, action et une meilleure capacité à réagir à son environnement.

Cette sensation de relève de l’organisme est celle d’une force verticalisante partant du sol et aidant le corps à se redresser.

Les huiles essentielles les plus justes sont celles présentant des propriétés cortisone-like comme le pin sylvestre ou l’épinette noire. Elles sont dites roboratives et s’allient très bien à celle de thym à feuille de sarriette aussi appelé thym saturéoïdes. Ce thym est celui du rééquilibrage profond, lorsque l’organisme a déraillé tant sur le plan immunitaire qu’hormonal ou même nerveux. Il est idéal en cure répétée au besoin tous les mois, pour accompagner la ménopause ou les tableaux cliniques de fibromyalgie et de maladies auto-immunes inflammatoires.

Enfin, une dernière huile essentielle apporte une touche olfactive cinéolée, vivifiante et oxygénatrice. Bien connue en hiver pour sa puissance immunitaire et antivirale, l’huile essentielle de ravintsara a de multiples facettes. Grande neurotonique, elle n’excite pas mais recharge le système nerveux. Elle aide à s’endormir, à rétablir les cycles de sommeil (pour cela privilégier son utilisation le soir au coucher) et à améliorer sa qualité.

Au fil de ce protocole aromatique, les réveils sont plus toniques et la résistance aux efforts physiques et au stress est meilleure.

Déposer les huiles essentielles directement sur les centres énergétique et nerveux

Cet arsenal biochimique doit être présenté d’une manière optimale pour qu’il puisse délivrer son plein potentiel thérapeutique. La voie interne n’est paradoxalement pas la voie d’administration la plus efficace. Les molécules actives doivent être amenées par la peau directement sur la commande nerveuse centrale : la moelle épinière.

Les gouttières paravertébrales (les creux de chaque côté de la colonne vertébrale) correspondent aux chaînes des ganglions nerveux servant de relais aux principaux neurotransmetteurs. Imprégner ces tissus des plus belles huile essentielles neuro-régulatrices a un effet palpable en quelques jours.

La deuxième zone dans le dos à privilégier est celle des surrénales. Elle se situe au milieu du dos, dans les creux, juste sous les dernières côtes flottantes.

Cette zone est souvent d’ailleurs sensible à la palpation profonde. Les actifs cortisone-like corrigent, nourrissent, réharmonisent la régulation de cortisol pour que sa sécrétion soit plus adaptée au besoin de l’organisme. Et enfin, la voie olfactive véhicule les actifs, via le nerf olfactif, jusqu’au cerveau, le grand chef d’orchestre nerveux.

Respirer profondément ces huiles essentielles réveille instantanément les esprits lourds et endormis. Un mélange indéfinissable à la fois chaud et oxygénant, profond et aérien, vivifiant et enracinant.

Une bouffée de vie, pour se reconnecter à la puissance de l’aromathérapie, ouvrir ses sens et accueillir pleinement la vie, dans son corps et son esprit.

MA FORMULE
Fatigue chronique : relancer l’énergie

Propriétés : régulatrice nerveuse et surrénalienne, cortisone-like, tonifiante psychique, nerveuse, physique et sexuelle.

Indications : convalescence, surmenage, baisse immunitaire, stress, troubles du sommeil et insomnies, dépression, fatigue psychique, fatigue physique, ménopause et andropause, baisse de la libido.

Précautions d’utilisation : déconseillé en cas de pathologie hormono-dépendante (demander conseil à un aromatologue), d’allergie à l’une ou l’autre des huiles essentielles.

Prendre un flacon en verre teinté de 30 ml, en verre teinté muni d’un compte-gouttes capillaire, y verser les HE selon les quantités indiquées, refermer et agiter et étiqueter.

HE ravintsara
Cinnamomum camphora CT 1,8 cinéole
10 ml
HE épinette noire
Picea mariana
10 ml
HE thym saturéoides
Thymus satureoides
10 ml

Mode d’utilisation

VOIE CUTANEE : Déposer 10 gouttes de la synergie sur les gouttières paravertébrales ou sous les pieds, et faites pénétrer, matin et soir, pendant 10 jours. Si vous avez la peau sensible, appliquez un peu d’huile végétale de noyau d’abricot au préalable.

VOIE OLFACTIVE : En plus, respirer l’intérieur des mains à chaque application, pendant 5 respirations consécutives.

L’hypothyroïdie : penser à l’huile essentielle de myrte la plus corsée

Les huiles essentielles de myrtacées (eucalyptus, giroflier, melaleuca) sont bien connues pour leurs propriétés tonifiantes et stimulantes de la circulation, de l’immunité ou de la respiration. L’huile essentielle de myrte provenant de Corse, appelée aussi myrte vert, est particulièrement riche en cinéole, une molécule spécifique du mouvement et de la circulation.

Elle sera nettement plus efficace sur les états de fatigue provenant des thyroïdes paresseuses, que les précédentes. Très polyvalente, elle règle des problèmes de lenteur digestive, circulatoire, thyroïdienne ou encore des maux de gorge. Diluée à 20 % (2 ml ou 60 gouttes dans un flacon de 10 ml et compléter jusqu’en haut du flacon avec HV de noyau d’abricot), appliquer au moins 2 fois par jour, en quantité nécessaire sur la thyroïde, réactive la fonction endocrine, et tous ses effets métaboliques dont le tonus global. A faire 5 jours sur 7, sur plusieurs mois si besoin.

L’aromathérapie, un coup de fouet dès le petit déjeuner

En période de fatigue, pour remonter la pente et éviter la baisse immunitaire, rien de tel pour commencer ses journées que remplacer le café par des aromates stimulants et reconstituants. Dans une casserole, râper un centimètre de rhizome de gingembre, un demi bâton de cannelle et un demi citron coupé en rondelles (zeste + jus).

Rajouter éventuellement une lamelle de rhizome de curcuma et un clou de girofle pour les papilles les plus téméraires. Bien écraser le tout, et verser l’équivalent de 3 à 4 tasses d’eau. Faire bouillir pendant 5 à 10 minutes, et boire une fois tiédi.

Fatigue mentale et dépression : l’accord parfait libérateur et redynamisant

La fatigue chronique, présente toute la journée et surtout le matin au réveil, est un élément de diagnostic caractéristique de la dépression. Dans ces contextes très délicats, si profondément déséquilibrés parfois depuis des années, les huiles essentielles sont des outils complémentaires puissants pour accompagner tous les autres protocoles thérapeutiques allopathiques ou alternatifs. En plus de la synergie proposée pour « relancer l’énergie », le sujet a plus que jamais besoin d’un soutien psycho-émotionnel.

La voie olfactive doit être alors privilégiée en aromathérapie : diffusion atmosphérique, huile corporelle aromatique (dosée à 5 ou 10 %) après la douche, ainsi que la respiration d’huiles essentielles à l’intérieur des poignets est un levier particulièrement puissant pour aider l’esprit à s’ouvrir et à soulever le couvercle qui assombrit les pensées et anesthésie le corps physique. La fragrance de la menthe verte, ni trop forte, ni trop douce, est particulièrement adaptée pour apporter légèreté et fluidité.

Vous pouvez l’associer à celle de l’orange douce, symbole du paradis retrouvé, si gourmande, chaude et pleine de vie, ainsi qu’à celle de pin sylvestre, roborative (tonifiante comme un cocktail vitaminé). Mélanger toutes les trois à part égales (90 gouttes de chaque) dans un flacon de 10 ml, et cette synergie réveillera toute la maison (mise dans le diffuseur atmosphérique), le corps et l’esprit. Privilégier l’application d’une goutte à l’intérieur des poignets et respirer profondément, à renouveler à volonté dans la journée.

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