Camomille huile essentielle

Les camomilles

Introduction

On connait bien la tisane de Camomille romaine, souvent proposée en fin de repas pour faciliter la digestion, mais les camomilles sont en fait nombreuses dans la nature. Plantes médicinales appartenant à notre pharmacopée occidentale, elles diffèrent les unes des autres par leurs aspects botaniques et leurs propriétés thérapeutiques. En aromathérapie, plusieurs huiles essentielles de Camomilles, sont couramment utilisées, dans des indications assez proches, mais avec certaines nuances malgré tout. Comment les différencier pour pouvoir les utiliser à bon escient et sans risques ?

Les camomilles : classification botanique 

Les camomilles appartiennent à la famille des Astéracées, dénommée autrefois famille des Composées : en effet, leurs « fleurs » sont en réalité constituées de très nombreuses fleurs se regroupant entre elles pour donner l’effet, à vue d’œil, d’une fleur unique. D’un point de vue botanique, les Astéracées constituent le stade le plus élaboré et organisé de l’évolution des plantes. Ces plantes inspirent la beauté, la perfection et l’harmonie. On trouve également dans cette grande famille les tanaisies, hélichryses, arnicas, bleuets, ou encore achillées et armoises.

Classification des différentes Camomilles couramment utilisées en phytothérapie

Les « camomilles » appartiennent à différents genres botaniques : tanaisies, matricaires ou bien camomilles. Comment différencier les quatre plantes majeures couramment utilisées en phyto-aromathérapie et appelées indifféremment « camomilles » ?

Les camomilles

Camomille noble (ou Camomille romaine), Chamaemelum nobile :

Plante utilisée, sous forme de tisane, depuis la nuit des temps pour ses vertus digestives et très calmantes, favorisant ainsi un sommeil paisible. Son ancienne appellation botanique était Anthemis nobilis. Sa culture étant maintenant très développée dans le val de Loire, on l’appelle parfois aussi Camomille d’Anjou.

Matricaire (ou Camomille allemande), Matricaria récutita :

Appelée aussi Petite camomille, abondamment cultivée en Europe centrale, elle est traditionnellement utilisée, notamment, en tisane pour stimuler l’appétit et favoriser la digestion, et sous forme de cataplasmes pour adoucir la peau et calmer des démangeaisons.

Grande camomille, Tanacetum parthenium :

Cette plante, depuis toujours appelée « Grande camomille », pourrait trouver plutôt sa place parmi les tanaisies et est traditionnellement proposée pour soulager les états migraineux et les règles douloureuses. Son huile essentielle est peu utilisée en aromathérapie car neurotoxique.

Les tanaisies

Tanaisie annuelle, Tanacetum annuum :

Tanaisie très présente au nord du Maroc et au sud de l’Espagne, appelée aussi Camomille bleue du Maroc, ou Tanaisie bleue, en raison du bleu profond de son huile essentielle. Toutefois, d’un point de vue botanique, ce n’est pas une camomille. Ne pas la confondre, de plus, avec la Tanaisie vulgaire, Tanacetum vulgare, donnant une huile essentielles riche en cétones neurotoxiques et abortives.

Huiles essentielles de Camomille noble, Matricaire et Tanaisie annuelle : biochimie et propriétés 

La distillation des différentes camomilles et tanaisies nous offre des huiles essentielles de compositions biochimiques différentes, mais agissant toutes cependant sur les états inflammatoires.

Camomille noble, matricaire et tanaisie annuelle

HE Camomille noble, Chamaemelum nobile :

huile essentielle de couleur jaune pâle, aux notes de foins, chaudes et amères, pénétrantes. Très riche en esters, famille de molécules puissamment relaxantes et sédatives, cela en fait une grande antispasmodique et calmante du système nerveux, indiquée dans les états de chocs nerveux, traumatismes psychiques, ou encore d’irritation et nervosité. Elle est également pré-anesthésiante, anti-inflammatoire et antalgique et est utilisée dans la gestion de la douleur.

HE Matricaire, Matricaria recutita :

huile essentielle de couleur bleue, aux notes de fruits mûrs. Très riche en sesquiterpènes et oxydes sesquiterpéniques (bisabolol), elle concentre les molécules efficaces sur les états inflammatoires. C’est une excellente antihistaminique, anti-allergique, anti-inflammatoire cutanée, indiquée notamment dans les problèmes de peau avec inflammation et démangeaisons (eczéma, psoriasis, urticaire…). Possède également des propriétés « hormon-like », est déconseillée en cas de pathologie hormonodépendante.

HE Tanaisie annuelle, Tanacetum annuum :

huile essentielle également d’un bleu profond, très antihistaminique, décongestionnante et anti-inflammatoire, qui est utilisée dans la gestion des états allergiques et/ou prurigineux.

Zoom sur le chamazulène

Molécule de la famille des sesquiterpènes, qui donne aux huiles essentielles de Matricaire et Tanaisie annuelle cette couleur d’un beau bleu profond, qui leur est si caractéristique, et leur confère leurs propriétés très anti-allergiques. Présente dans la Tanaisie annuelle à des taux élevés (jusqu’à 30%, contre 5% pour la Matricaire).

Huiles essentielles de Camomille allemande, Camomille Noble ou de Tanaisie : laquelle choisir ?

J’ai la peau irritée, enflammée ou qui démange :

Ces trois camomilles conviennent, mais la Camomille noble me suffit (c’est aussi la moins onéreuse des trois).

Le geste simple : 2 gouttes diluées dans une noisette de macérât huileux de Calendula, en application sur la zone irritée, 3 fois par jour, pendant quelques jours.

J’ai une allergie sur la peau :

Je retiens la Camomille allemande ou bien la Tanaisie annuelle.

Le geste simple : 2 gouttes diluées dans une noisette de macérât huileux de Calendula, en application sur la zone concernée, 3 fois par jour, pendant quelques jours.

Je recherche un effet antihistaminique général (en cas de rhinite allergique saisonnière):

j’utilise la Camomille allemande ou bien la Tanaisie annuelle.

Le geste simple : 2 à 4  gouttes diluées dans une noisette d’huile végétale de noyau d’Abricot, en massage des avant bras, 5 jours sur 7 pendant toute la période allergique.

J’ai une douleur (articulaire, digestive, musculaire ) :

Je choisis la Camomille noble.

Le geste simple : 2 à 4  gouttes diluées dans une noisette d’huile végétale de noyau d’Abricot (ou de macérât huileux d’Arnica, en cas de douleurs articulaires), en massage doux de la zone douloureuse, ponctuellement, ou si besoin, 3 à 4 fois par jour, pendant quelques jours.

Je recherche un effet anti-stress, en cas de choc, palpitations, appréhension avant une intervention, un examen… :

Je choisis la Camomille noble

Le geste simple : 2 gouttes diluées dans une noisette d’huile végétale de noyau d’Abricot, en massage des plexus solaire et/ou cardiaque et de la face interne des poignets. A respirer profondément.

Remarque : toutes ces huiles essentielles présentent des précautions d’emploi spécifiques à chacune d’entre elles (limites d’âge, contre-indications …). En prendre connaissance et bien les respecter avant toute utilisation.

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