Est-il possible de traiter les mycoses avec les huiles essentielles ?
Les infections mycosiques sont très fréquemment rencontrées dans la population. Mycose interdigitale des pieds, muguet, mycoses vaginales et même digestives, mycose de l’ongle, mycose du cuir chevelu (teigne) : les champignons sont responsables d’infections pour lesquelles les traitements allopathiques sont satisfaisants pendant la crise, mais ils n’excellent pas pour éviter la récidive ou la prévenir. Comment l’aromathérapie se positionne-t-elle à ce sujet ? Est-il possible de traiter la crise, mais surtout d’éviter les récidives avec les huiles essentielles ?
Les symptômes de l’infection à candida albicans
Lorsqu’il prolifère, le candida albicans étouffe le microbiote intestinal, et amène tout une liste de troubles plus ou moins reconnaissables : mauvaise digestion, baisse immunitaire générale, fatigues chroniques, troubles du sommeil, troubles de l’humeur et de l’appétit (compulsion vers le sucré).
Il a la particularité de pouvoir se transloquer et sortir du compartiment intestinal. Ainsi il sera responsable de :
- Mycoses vaginales à répétition
- Mycoses buccales et/ou unguéales
Certains médecins évoquent même un lien avec la fibromyalgie, l’asthénie chronique et la dépression.
La clé du retour à la santé repose sur un nettoyage antifongique et une régénération du microbiote intestinal. En effet, en le délogeant de son habitat principal, c’est l’ensemble de l’organisme qui retrouve son équilibre. Il faut donc amener les huiles essentielles directement dans la lumière intestinale en les administrant en gélule.
Un traitement anti-fongique efficace
Les propriétés anti-fongiques des huiles essentielles sont étayées par de nombreuses publications scientifiques portant la plupart du temps sur des études in vitro et parfois in vivo. L’expertise clinique montre que les inconforts imputables à la dysbiose fongique, s’améliorent de manière significative, en quelques mois. L’écosystème intestinal retrouve son équilibre et l’état général se réharmonise sur le plan nerveux et immunitaire.
Les clés de la réussite du protocole anti-fongique :
- Le protocole doit être mené par voie orale, c’est-à-dire que les huiles essentielles doivent être administrées en gélules, pour optimiser la quantité de molécules aromatiques au niveau de la lumière intestinale, en contact avec le Candida albicans. La voie sublinguale est beaucoup moins efficace.
- Les huiles essentielles doivent être administrées à chaque prise alimentaire, pour éviter la prolifération du champignon qui se nourrit de sucre à chaque repas.
- Le protocole doit durer au moins 2 mois, et s’accompagner de restrictions alimentaires : éviction des sucres rapides, des desserts, des viennoiseries, des gâteaux, des sodas, des pains blancs et des pates blanches.
- Démultiplier les huiles essentielles antifongiques dans une même synergie pour optimiser l’effet eubiotique.
La synergie des meilleures huiles essentielles anti-candida albicans
Les huiles essentielles optimales pour les mycoses à répétition et le candida albicans doivent être bien tolérées par le foie et le système digestif, car le protocole doit être mené sur 2 mois minimum. Les huiles essentielles conseillées sont :
- HE laurier noble : anti-fongique, antiputride et antifermentaire
- HE palmarosa : anti-fongique et puissante régulateur des flores de protections
- HE lemongrass : anti-fongique et anti-inflammatoire des muqueuses digestives
- HE géranium Bourbon : anti-fongique et régulateur neuro-végétatif
- Essence de citron : antiseptique et protecteur hépatique
- HE thym linalol : régulateur des flores de protection
- HE clou de girofle : puissant anti-infectieux
Propriétés : purifiante de la flore intestinale, eubiotique et stimulante des défenses naturelles
Indications : mycoses récidivantes quelle que soit leur localisation, dysbiose intestinale sur fond de fatigue chronique, déprime et de sensibilité musculaire et articulaire.
| HE lemongrass Cymbopogon flexuosus | 3 ml ou 90 gouttes |
| HE palmarosa Cymbopogon martinii | 3 ml ou 90 gouttes |
| HE clou de giroflier Eugenia caryophyllata | 2 ml ou 60 gouttes |
| HE laurier noble Laurus nobilis | 3 ml ou 90 gouttes |
| Essence de citron Citrus limon | 3 ml ou 90 gouttes |
| HE géranium Bourbon Pelargonium asperum CV Bourbon | 2 ml ou 60 gouttes |
| HE Thym à linalol Thymus vulgaris CT linalol | 4 ml ou 120 gouttes |
| HV colza | QSP 100 ml |
MA FORMULE
Ma synergie antifongique (en cas de récidives fréquentes)
Dans un flacon de 100 ml en verre teinté muni d’un codi-goutte, mélanger les huiles essentielles (qualité BIO et chémotypée) dans les quantités conseillées, puis compléter jusqu’en haut du flacon avec l’HV de colza. Refermer et agiter.
Mode d’emploi
Adultes et enfants de plus de 12 ans : Remplir avec cette synergie une gélule vide taille 0 (jusqu’en haut de la gélule), prendre 1 gélule à la fin des repas, 2 à 3 fois par jour, 5 jours sur 7, pendant 2 mois.
Contre-indications :
Grossesse, allaitement, enfants<12 ans, intolérance digestive.
Pour compléter ces informations, à lire cet article si vous avez un ou des mycose de l’ongle : Huiles essentielles pour traiter la mycose de l’ongle.
Pour être à l’aise dans ses baskets
Pour optimiser le traitement des mycoses des pieds, il est souhaitable de déloger le champignon des endroits les plus retirés, en particulier les chaussures. Celles-ci sont le siège d’humidité et de chaleur, les deux éléments favorables au développement de ces microorganismes. Il est possible de faire préparer en pharmacie un talc imprégné à 10 % du mélange de la formule et d’en « saupoudrer » tous les matins pieds et chaussures. Cela assainira l’environnement porteur de spores et de champignons. Il est envisageable aussi de fabriquer soi-même une solution dans un flacon muni d’un spray avec 10 gouttes du mélange de la formule et de compléter avec 90 gouttes d’alcool (à 60° cela suffit). Vaporiser ensuite l’intérieur des chaussures ou même les bacs de douche et caillebotis de salles de bains…
Avertissement
Cet article n’a pas pour vocation de substituer un traitement prescrit par un médecin, et n’a pas vocation non plus de diagnostic ou de traitement. Ces conseils sont données pour améliorer les défenses naturelles et compléter si besoin, les traitements prescrits.
Biblio
Voici une petite biblio ciblée par huile essentielle, uniquement avec des travaux qui montrent clairement une activité antifongique (le plus souvent in vitro, parfois in vivo).
Laurier noble – Laurus nobilis L.
- Peixoto L.R. et al., 2017 – Arch. Oral Biol.
“Antifungal activity, mode of action and anti-biofilm effects of Laurus nobilis essential oil against Candidaspp.”PubMed+1- HE de laurier caractérisée, testée sur Candida albicans et autres Candida spp.
- Inhibition de la croissance, de l’adhésion et de la formation de biofilm, avec exploration du mécanisme d’action.
- Fernández-Andrade C.M.M. et al., 2016 – J. Med. Plants Res.
“Chemical composition and antifungal activity of essential oil and fractions extracted from the leaves of Laurus nobilis L. cultivated in Southern Brazil.”ResearchGate+1- Mise en évidence d’une activité antifongique significative de l’HE et de certaines fractions sur différentes souches fongiques.
- Córdoba S.B. et al., 2019 – J. Appl. Microbiol.
“Antifungal Activity of Essential Oils Against Candida Species.”sedici.unlp.edu.ar- Étude comparative : les HE de L. nobilis et de T. vulgaris font partie des plus actives (MIC90 les plus basses) sur plusieurs espèces de Candida.
Lemongrass – Cymbopogon citratus
- Silva C.B. et al., 2008 – Braz. J. Infect. Dis.
“Antifungal activity of the lemongrass oil and citral against yeasts of Candida species.”SciELO+1- HE de lemongrass et citral testés sur C. albicans, C. glabrata, C. krusei, C. parapsilosis, C. tropicalis.
- Forte activité in vitro (zones d’inhibition importantes, MIC basses).
- Rhimi W. et al., 2022 – J. Fungi
“Antifungal, antioxidant and antibiofilm activities of Cymbopogon citratus essential oil.”PMC- C. citratus EO active sur Malassezia furfur et des Candida spp.
- Effet antibiofilm démontré, plus marqué que chez une autre espèce de Cymbopogon.
- Études “dermatophytes” sur C. citratusResearchGate+1
- HE et fractions testées sur dermatophytes responsables de dermatophytoses humaines.
- Inhibition marquée de Microsporum canis et autres dermatophytes à de faibles concentrations.
Citron – Citrus limon (zeste)
- Hernawan I. et al., 2015 – Majalah Kedokteran Gigi
“Fungal inhibitory effect of Citrus limon peel essential oil on Candida albicans (oral candidiasis model).”SciSpace+1- HE de zeste de citron testée sur C. albicans (contexte candidose orale, patients VIH).
- Inhibition dose-dépendante de la croissance et suggestion de développement comme candidat thérapeutique (à confirmer par toxicologie).
- Haghani I. et al., 2025 – étude sur nanoémulsion de HE de citron vs C. albicans biofilm.cmm.mazums.ac.ir+1
- HE de citron (ou nanoémulsion) montre une inhibition marquée de la formation de biofilm et des modifications morphologiques de C. albicans.
- Confirme le potentiel antifongique, notamment vis-à-vis de candidoses.
Thym linalol – Thymus vulgaris CT linalol
- de Lira Mota K.S. et al., 2012 – Evid.-Based Complement. Alternat. Med.
“Antifungal activity of Thymus vulgaris L. essential oil and its constituents against Candida species.”PMC+1- HE de thym + constituants (thymol, carvacrol, mais aussi linalol et autres) testés sur Candida sensibles et résistants aux azolés/amphotéricine B.
- Montre une activité antifongique nette, MIC faibles; le rôle des monoterpènes oxygénés, dont linalol, est discuté.
- Blanc A.R. et al., 2023 – Journal of Fungi
“Synergistic effects of Thymus vulgaris essential oil in combination with antifungal drugs.”ScienceDirect- Thyme EO étudiée en combinaison avec amphotéricine B, caspofungine, fluconazole vs Candida spp.
- Synergie ou additivité dans plusieurs combinaisons, confirmant un potentiel antifongique et modulateur de l’HE de thym.
- Travaux plus généraux sur les HE riches en linalol
- Des études de formulation (ex. neroli/palmarosa) rappellent que des monoterpènols comme linalol participent à l’activité antifongique via une action sur membrane et biofilm. ifst.onlinelibrary.wiley.com+1
Palmarosa (Cymbopogon martinii)
- Miron D. et al., 2014 – Food Chem. / J. Mycol. Méd.
“In vitro and in vivo antifungal activity of essential oils of Cymbopogon martinii … against dermatophytes.”ScienceDirect- HE de palmarosa testée in vitro et in vivo contre plusieurs dermatophytes.
- Bonne activité, MIC basses; les auteurs discutent l’action de monoterpènes comme le géraniol.
- Chen W. et al., 2010 – Flavour Fragr. J.
“Geraniol – A review of a commercially important fragrance compound.”ScienceDirect- Revue sur le géraniol : mentionne que l’HE de palmarosa et le géraniol pur inhibent Cryptococcus neoformans (champignon opportuniste chez les patients SIDA).
- Confirme le profil antifongique du géraniol, constituant majeur de palmarosa et aussi très présent dans certaines HE de géranium.
- Yuan X. et al., 2024 – Sci. Rep.
“Antifungal activity of essential oils and their potential against stationary-phase Candida albicans.”Nature- Palmarosa fait partie des 5 HE les plus actives contre Candida albicans en phase stationnaire (modèle biofilm/forme persistante).
- Inhibition de la formation d’hyphes et altération de la morphologie fongique.
Géranium rosat (Pelargonium graveolens)
- Étude “Antifungal activity of palmarosa and geranium, the natural preservatives” (IJCSP)rjpn.org
- HE de palmarosa et de géranium testées sur plusieurs champignons (dont Candida spp. et Cryptococcus neoformans).
- Montre une action fongistatique marquée, géranium faisant partie des HE les plus intéressantes du panel.
- D’autres travaux de screening (mixtes HE) citent le géranium et palmarosa parmi les HE à meilleure activité antifongique sur levures opportunistes, en lien avec leur richesse en géraniol, citronellol, linalol.
