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Comment mélanger les huiles essentielles ?

L’utilisation des huiles essentielles pour prendre soin de sa santé est loin d’être simple, d’autant plus en aromathérapie familiale, lorsque l’utilisateur n’est pas un professionnel de la santé. Il se pose beaucoup de questions pour avoir un geste optimal, efficace et sûr.

  • Quelles huiles essentielles choisir ? 
  • Combien d’huiles essentielles mélanger entre elles ? 
  • Dans quelle proportion les mélanger ? 
  • Faut-il les diluer dans une huile végétale et si oui à combien et laquelle ? 

Voilà autant de questions qui traversent l’esprit en l’espace d’un éclair, à toute personne désireuse d’être efficace sur un symptôme, ou qui souhaite renforcer l’efficacité des médicaments ou bien encore qui cherche à entretenir son organisme dans une démarche de prévention.

Voici quelques éléments de réflexion pour vous aider à avoir des gestes utiles et sécurisés, dans le cadre de l’aromathérapie familiale, pour la prévention et /ou renforcer l’efficacité des médicaments.

Le nombre d’huiles essentielles pour prendre soin de sa santé est très important, et lorsqu’on se plonge dans les ouvrages d’aromathérapie, on se rend compte que d’un auteur à un autre les conseils pour une même pathologie sont parfois très différents. On pourrait penser que l’aromathérapie est empirique et s’improvise en fonction du ressenti, mais l’aromathérapeute a un très large panel de choix et prend au contraire un temps de réflexion pour dresser son conseil, sur des bases rigoureuses. L’approche scientifique de l’aromathérapie permet d’investir tout ce champ de connaissances et d’apprendre à personnaliser les conseils en fonction du tempérament, des antécédents médicaux, de la présence d’une maladie chronique, de l’intensité de symptômes, de leur ancienneté, de la fragilité de la personne. 

En aromathérapie familiale, on œuvre souvent en s’appuyant sur un bon livre d’aromathérapie ou un programme d’accompagnement gratuit et on reproduit les mélanges proposés. De cette manière, les chances d’efficacité sont meilleures, et les risques d’accident diminués. Mais parfois on essaie aussi de faire avec les huiles essentielles dont on dispose en stock à la maison, et nombreuses sont les personnes qui se lancent dans la fabrication de leurs propres mélanges d’huiles essentielles, alors voici quelques conseils pour optimiser efficacité et sécurité. 

Se soigner avec une seule huile essentielle

Dans la pratique, faute de stock et dans l’urgence, nous sommes parfois contraints de n’utiliser qu’une seule huile essentielle pour nous soigner. Ce geste peut être très efficace, mais présente aussi des inconvénients.

Ses avantages : si l’huile essentielle choisie est bien ciblée en fonction du problème à traiter :

  • Elle sera pleinement active, elle offrira tout son potentiel, puisque non diluée dans d’autres huiles essentielles.
  • Cela permet aussi de repérer l’efficacité de l’huile essentielle utilisée, et de comparer avec d’autres huiles essentielles utilisées par la suite ou auparavant.
  • C’est un geste, quoiqu’il en soit, pratique et réactif.

Ses inconvénients :

  • N’utiliser qu’une seule huile essentielle limite les axes thérapeutiques, qui se restreignent aux seules propriétés de l’huile essentielle choisie : il faut être sûr de son choix !
  • Il faut être certain de ne pas se tromper d’huile essentielle, et puis ne pas passer à côté d’une toxicité éventuelle surtout si le geste n’est pas dilué dans une huile végétale.
  • Le résultat pourra être efficace mais ne sera pas optimal lorsque la symptomatologie est complexe ou chronique. Par exemple dans les contextes infectieux (virus, bactérie, parasite ou champignon), ou encore dans la gestion de la douleur, ou bien les accompagnements au long cours en cas de pathologie chronique. Une synergie d’huiles essentielles dans ces contextes est toujours plus probante et rapidement efficace. Mais il est vrai que ces contextes sortent du cadre de l’aromathérapie familiale.

Voici quelques exemples de certaines situations où le geste unitaire PUR est excellent et même fulgurant d’efficacité :

  • Les brûlures et les piqures sont efficacement prises en charge par la simple huile essentielle de lavande aspic pure directement sur la zone brûlée ou piquée (ATTENTION aux contre-indications de cette huile essentielle : enfant <7 ans, femmes enceintes et allaitantes, peau atopique, sujets épileptiques)
  • La contusion et l’hématome, très bien maîtrisés avec la simple huile essentielle d’hélichryse italienne pure appliquée directement sur la zone contusionnée
  • La verrue tombe en 15 jours avec des applications quotidiennes d’huile essentielle de cannelle de Ceylan écorce (ATTENTION à protéger la peau saine tout autour en appliquant un vernis de protection disponible en pharmacie)
  • Le malaise émotionnel ou psychologique peut très bien être géré par la respiration d’une seule huile essentielle ciblée pour ses propriétés apaisantes comme par exemple : petit grain bigaradier ou clémentinier, mandarines, camomille romaine, ylang ylang, myrte rouge, fragonia, néroli, verveines, ou encore laurier noble. ATTENTION IL EST VIVEMENT RECOMMANDE DE CHOISIR UNE HE A L’APPRECIATION FAVORABLE.

On remarque que dans toutes ces situations l’huile essentielle choisie possède une forte valeur thérapeutique et est très ciblée sur le problème.

CONSEILS de PRUDENCE :

  • Dans la méconnaissance des risques potentiels de dermocausticité ou de neurotoxicité de l’huile essentielle choisie, il est vivement déconseillé de l’appliquer pure sur sa peau.
  • L’application d’une huile essentielle PURE sur la peau est contre indiquée avant 7 ans, chez la femme enceinte et allaitante, et sur une peau eczémateuse atopique.

Comment mélanger les huiles essentielles ?

Élaborer un mélange d’huiles essentielles s’appelle faire une synergie, l’objectif étant de potentialiser les propriétés de chaque huile essentielle. L’efficacité du mélange obtenu ne sera pas la somme des efficacités de chaque huile essentielle mais aura bel et bien un effet décuplé. Faire une synergie permet de cibler l’efficacité du mélange en apportant :

  • Une diversité moléculaire,
  • Un spectre anti-infectieux plus puissant,
  • Une multiplicité de propriétés thérapeutiques, ce qui permet d’agir sur plusieurs fronts à la fois. Par exemple, lorsqu’on souffre d’une infection virale qui donne des maux de gorge violents, on pourra mélanger des huiles essentielles anti-virales (comme ravintsara, saro, eucalyptus radié …), et aussi stimulantes immunitaires (les même que précédemment + tea tree et thym linalol) et antalgiques (tea tree, menthe poivrée ou camomille noble), pour obtenir une synergie qui à la fois traite le virus, favorise les forces d’auto-guérison et soulage aussi la gorge.

L’aromathérapie nous offre effectivement tout ce potentiel, et du geste unitaire à la synergie bien pensée, le champ d’utilisation des huiles essentielles peut être large et ambitieux, même en aromathérapie familiale, mais suivez bien les recommandations suivantes à la lettre.

Connaître les huiles essentielles dangereuses et les sujets fragiles

Pour cela, pouvez consulter cet article, qui vous donne les listes des huiles essentielles à risque (neurotoxiques, dermocaustiques, hépatotoxiques) et des sujets pour lesquels il est fortement déconseillé d’improviser en aromathérapie, car leur marge de tolérance est étroite.

Savoir choisir les huiles essentielles

Il est recommandé de rassembler 2 à 4 huiles essentielles maximum dans un même flacon, pour l’accompagnement des maladies organiques douloureuses et/ou infectieuses, mais aussi en cas de pathologies chroniques comme :

  • L’arthrose,
  • Les problèmes digestifs,
  • La gestion de la douleur,
  • Les états infectieux respiratoires, urinaires, digestifs, dermatologiques…

Il existe différentes grilles de choix des huiles essentielles pour faire une synergie, mais il y en a une qui prime sur toutes les autres : sélectionner en fonction des molécules qu’elles contiennent parce qu’en découlent directement les propriétés thérapeutiques.

C’est là que toute la difficulté se fait ressentir par le grand public. Et à juste titre, parce que la connaissance des propriétés des molécules aromatiques fait l’objet de mois voire d’années d’études.

En aromathérapie familiale, il faut donc s’appuyer sur des ouvrages d’aromathérapie bien faits, qui mettent en valeur, huile par huile, les propriétés, les molécules qu’elles contiennent, et les risques potentiels auxquels elles exposent, comme par exemple : E BOOK de plus de 90 monographies d’huiles essentielles.

Dans quoi diluer les huiles essentielles ?

Les huiles essentielles, comme leur nom l’indique, sont plus proches biochimiquement de l’huile végétale que de l’eau. Lorsqu’on met une goutte d’huile essentielle dans :

  • Un verre d’eau, elle flotte, même après agitation => les huiles essentielles ne sont pas miscibles à l’eau.
  • Un verre de vinaigre ou d’alcool à 70°, elle est un peu plus dispersée, mais n’est pas solubilisée, et des microgouttelettes flottent à la surface => les huiles essentielles ne sont pas partiellement miscibles à l’alcool et au vinaigre.
  • Un verre de lait entier, la miscibilité est meilleure, il faut agiter et attendre quelques instants pour constater que la goutte se répartit dans la phase lactée.
  • Dans un peu d’huile végétale : après une légère agitation, les deux phases s’homogénéisent parfaitement et l’huile essentielle se solubilise complètement et durablement dans la phase lipidique.

CONCLUSION, ne jamais mettre d’huile essentielle directement dans l’eau du bain, ou dans un verre d’eau ou une tisane, sous peine d’une brûlure de la peau ou de la bouche si l’huile essentielle est dermocaustique ou irritante. Il existe des dispersants dans les magasins de vente d’huiles essentielles spécifiquement dédiés à cet usage (bien lire leur mode d’emploi au préalable). A défaut vous pouvez prendre du lait entier.

L’huile végétale est donc le vecteur le plus adapté pour diluer les huiles essentielles. Pour plus d’informations sur ce qu’est une huile végétale vous pouvez consulter l’article : Qu’est-ce qu’une huile végétale ?

Le choix de l’huile végétale joue un rôle important aussi dans le geste d’application ou de mise en bouche : il faut choisir une huile végétale pas trop grasse, pour un meilleur confort et aussi une meilleure pénétration des molécules aromatiques, comme celle de noyau d’abricot ou celle de pépins de raisins. Ces deux huiles végétales constituent des références fiables en aromathérapie, agréables à utiliser et reconnues moins allergisantes que l’HV d’amande douce.

Pourquoi diluer les huiles essentielles?

Diluer quelques gouttes d’huile essentielle dans un peu d’huile végétale permet d’améliorer la tolérance des molécules aromatiques et de diminuer les risques toxiques comme la brûlure (appelée dermocausticité), la neurotoxicité (qui attaque les gaines nerveuses et provoquent des troubles neurologiques), ou l’hépatotoxicité (qui abîme le foie). L’huile végétale ralentit le métabolisme de l’huile essentielle : elle freine sa pénétration au travers la peau ou la muqueuse digestive. C’est donc un gage de sécurité, qui doit être systématiquement effectué chez les sujets fragiles comme : la femme enceinte ou allaitante, et l’enfant de moins de 7 ans, ainsi que pour tous les sujets épileptiques, asthmatiques ou présentant une peau fragile ou eczémateuse.

Comment diluer l’huile essentielle dans l’huile végétale ?

Si cela peut se faire très simplement dans le creux de la main, à raison de 3 à 6 gouttes d’huile essentielle (pour une application chez l’adulte) avec au moins autant de gouttes d’huile végétale, on peut aussi préparer au préalable la dilution dans un flacon.

Pour diluer une huile essentielle dans une huile végétale, il faut disposer :

D’un flacon vide en verre teinté dont la contenance est à choisir en fonction du volume nécessaire pour le protocole), muni d’un bouchon compte-goutte type codi-goutte ou compte-goutte capillaire.

Une petite éprouvette graduée de 10 ml ou 20 ml est vivement recommandée pour faire le mélange au volume, ce qui est plus précis que de le faire à la goutte, on prend sinon à défaut une approximation de 30 gouttes pour 1 ml.

Les dilutions d’huiles essentielles conseillées

On fait une dilution de 10 à 20 % pour le bébé de moins de 36 mois, ainsi que pour les sujets à la peau réactive, c’est-à-dire que pour un flacon de 10 ml, il faut mettre maximum 2 ml = 60 gouttes d’huile essentielle en tout, et le reste est complété avec l’HV : Cf tableau de correspondance.

On dilue au moins à 30 % pour les enfants de plus de 36 mois, c’est-à-dire que pour un flacon de 10 ml, il faut mettre maximum 3 ml = 90 gouttes d’HE en tout, et le reste est complété avec l’HV.

Tableau de correspondance de la quantité d’huile essentielle à diluer, en fonction de la contenance du flacon et du pourcentage de dilution désirée :

 DILUTION à 5 %DILUTION à 10 %DILUTION à 20 %DILUTION à 30 %DILUTION à 40 %
 Nourrissons et sujets fragilesNourrissons et sujets fragilesA ne pas dépasser pour nourrissons et sujets fragiles* Dilution usuelle chez adultes et adolescentsPossible chez enfants >36 mois         Dilution usuelle chez adultes et adolescentsEnvisageable chez adolescents et adultes si contexte aigu
FLACON DE 10 ml0,5 ml= 15 gouttes1 ml = 30 gouttes2 ml = 60 gouttes3 ml = 90 gouttes4 ml = 120 gouttes
FLACON DE 20 ml1 ml = 30 gouttes2 ml = 60 gouttes4 ml = 120 gouttes6 ml = 180 gouttes8 ml = 240 gouttes
FLACON DE 30 ml1,5 ml = 45 gouttes3 ml = 90 gouttes6 ml = 180 gouttes9 ml = 270 gouttes12 ml
FLACON DE 50 ml2,5 ml = 75 gouttes5 ml= 150 ml10 ml15 ml20 ml
FLACON DE 60 ml3 ml = 90 gouttes6 ml = 180 gouttes12 ml18 ml24 ml
FLACON DE 100 ml5 ml = 150 gouttes10 ml20 ml30 ml40 ml

Si le mélange est destiné à un *sujet fragile comme :

  • Un enfant de moins de 7 ans
  • Une femme enceinte
  • Une femme allaitante
  • Un sujet à la peau eczémateuse ou réactive
  • Un sujet épileptique
  • Un sujet asthmatique

Il est vivement déconseillé d’improviser ses propres mélanges car ces sujets présentent des risques spécifiques et certaines huiles essentielles leurs sont strictement contre indiquées. Il faut se reporter à des ouvrages qui leurs sont dédiés, ou consulter un aromatologue averti.

L’aromathérapie ne s’improvise pas, les huiles essentielles présentent des risques toxiques, qu’il faut connaître pour bien maîtriser. Pour cela, reporter à mon initiation gratuite, munissez vous d’ouvrages, et avancez pas à pas. Avec du bons sens, de la prudence et de la patience, les huiles essentielles sont à la portée de tous, apportent de réels bénéfices surtout sur l’immunité, l’équilibre nerveux et la digestion. S’ouvrir à l’aromathérapie nous rapproche du végétal et de son essence, contribue aussi au développement personnel et donne accès à une forme de connaissance universelle, qui aiguise notre curiosité et nous connecte à la logique de la nature.

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